La sclérodermie systémique est une maladie auto-immune rare, caractérisée par une fibrose excessive de la peau et des organes internes. Bien que l’exposition à la silice cristalline soit depuis longtemps identifiée comme un facteur déclenchant important de la pathophysiologie de la maladie, d’autres agents tels que les solvants et les pesticides restent moins explorés dans ce contexte.
Des membres de RESO Bordeaux viennent de publier un article dans le journal Rheumatology, dans lequel ils se sont penchés sur l’association entre les phénotypes cliniques de la sclérodermie systémique et l’exposition quantitative au travail à des agents tels que la silice cristalline, les solvants chlorés, le trichloréthylène et les pesticides. L’utilisation de matrices d’exposition professionnelle a été essentielle pour estimer ces liens.
Les résultats de l’étude révèlent une corrélation significative entre certains phénotypes cliniques de la sclérodermie systémique et l’exposition professionnelle à ces agents spécifiques. La silice cristalline, déjà bien documentée, montre une association prédominante, mais les solvants chlorés, le trichloréthylène et les pesticides émergent également comme des déclencheurs potentiels de la maladie.
Un point particulièrement alarmant soulevé par l’étude est le manque de conscience des patients atteints de sclérodermie systémique quant à leur exposition professionnelle. De nombreux patients ne sont pas conscients des risques auxquels ils sont exposés sur leur lieu de travail. Cela souligne l’importance des matrices d’exposition professionnelle dans le dépistage précoce de l’exposition, facilitant ainsi la prévention secondaire de la sclérodermie systémique et l’indemnisation des travailleurs exposés.
Lire l’article (en anglais) : Occupational quantitative exposure to crystalline silica, solvents, pesticides, and risk of clinical forms of systemic sclerosis